De : omssene@yahoo.fr
Objet : omar m'a dit
Date : 13 septembre 2007 23:02:15
À : shelies@free.fr
VISA
Ce mot me renvoie au projet collectif qu’on avait, moi, Bruce et Pierre-Marie Ciss. ce projet s’appelait un pont entre la France et le Sénégal. le but etait de créer un lien entre des artistes sénégalais et savoyards. après la visite de Serge, un artiste qui travaille à la Motte-Servolex je me suis mis au travail. j’avais la coordination et le tournage des vidéos. j’étais motivé pour bien préparer l’expo, pour que par la suite ça apporte des ouvertures à d’autres artistes.
Des fois, Alboury, qui vit à Chambéry m’appelait pour me demander si tout allait bien, si ça avançait. et un jour il m’a dit “tu sais, maintenant pour venir en europe c’est très difficile, il faudra que vous vous prépariez pour le visa”. moi j’étais plus pris par la réussite de l’organisation. le visa pour moi c’était quelque chose que tu aillais demander et qu’on te donne parce que le projet était tellement concret et clair. et je pensais que tout le monde avait la liberté de bouger quand il le faut. alors que non. j’ai appris qu’il y avait d’autres gens qui décident à ta place de voir si tu dois voyager ou non.
Quand j’ai retiré mon passeport à l’ambasade et qu’on me l’avait refusé, c’était comme si on m’avait mis au ko. j’étais perturbé. c'était comme si j'étais prisonnier dans mon pays. au début, je voulais les engueuler. finalement je me suis dit que ça ne valait pas la peine.
Heureusement, Bruce avait dû rester au Sénégal pour accueillir les allemands du projet "art travel" pour la biennale de Dakar. j’ai travaillé sur cet autre projet avec lui à M’BOUR et ça m’a aidé à surmonter ce mal.
J’ai plein d’amis qui me demandent “quand est ce que tu vas venir en France ?”. je leurs reponds “quand j’aurai mon VISA”...
Par contre, eux ils peuvent venir chez moi quand il voudront parce qu’il n’y a pas de...
Depuis un certain temps, je reste comme un prisonnier dans mon pays.
Comme d’autres sénégalais immigrés en europe. Ils restent cinq ans ou plus pour être régularisés. ils reviendraient plus souvent voir leurs familles s’il n y avait pas ce problème de VISA. il y aurait peut-être moins d’immigrés, parce l’être humain est très curieux et souvent, c’est la curiosité qui pousse à aller à la découverte d’un autre continent.
J’ai discuté avec plein de gens qui rêvent de rentrer au bercail. et plein d’occidentaux sont émus de la richesse qu’ont les africains qu’ils voudraient partager avec le monde.
oms