La plage

Biennale OFF - Dakar 2018
Installation interactive, photographie, vidéo

"LA PLAGE" est une installation qui raconte.
Ils s'appelaient Ibou, Assane, Ibrahima, Mor, Djibo, Badara ou Boubacar. Ils ont pris, comme des centaines d'autres, un bateau sur une plage. Ces sept nuages sont pour eux, parlent d'eux. Ils les représentent ainsi que cet ailleurs auquel ils rêvaient et qu'ils n'ont jamais atteint.

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Arrivée de nuit. J'ai guetté cette sensation du haut de la passerelle. Pas longtemps. Pas eu beaucoup de temps, pressé par les autres passagers derrière moi. Mais elle a été là. Cette chaleur, moiteur, cette impression de revenir chez soi, de se replonger dans un élément connu.

Voilà ce que j'écrivais lors de ma première venue au Sénégal, en 2005. J'y ai rencontré Omar. Nous avons beaucoup parlé, correspondu. Sur tous les sujets, jusqu'à en faire une exposition. Sous le titre "les clandestins", cet épisode est à l'origine de l'installation "La Plage" :

"Il y a six mois, des milliers de jeunes prenaient des barques pour rejoindre les îles espagnoles... Les premiers départs étaient organisés par des pêcheurs qui s’étaient égarés dans la mer et qui se sont retrouvés dans les îles Canaries. Au début quand mon neveu me disait “barça ou la mort” comme mon frère, je croyais qu’ils me racontaient des blagues. Je ne les prenais pas au sérieux. Mais ils étaient décidés. Quelques jour après mon neveu était parti et c’était la panique dans la famille parce qu’il fallait faire tout pour empêcher mon frère de prendre la tangente à son tour."